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Un zèle hypocrite en vain lui présente
Les fruits les plus beaux qu’ait mûris le ciel ;

Mais qu’en sautillant derrière ses grilles
Le pauvre captif aperçoive un jour
Les Grands bois touffus, les vertes charmilles
Qui retentissaient de ses chants d'amour :

Graines et fruits d’or, de dépit il souille,
Il disperse tout ; et sa douce voix
En accents plaintifs renaît et gazouille
Des bois le silence et l'ombre des bois.

L’ormeau terrasse sous un bras robuste
Courbe jusqu’au sol ses rameaux noueux ;
L’effort cesse-t-il, du flexible arbuste
Le front se redresse et cherche les cieux.

Aux mers du couchant, sous l’ardente nue,
Phébus, chaque soir, achève son cours ;
Mais par une route à l’homme inconnue
Son char éclatant revient tous les jours.

L'être incessamment remonte à sa source,
Otez cette loi tout marche au hasard.
La vie est un cercle : au bout de la course
Dieu posa pour but le point de départ.