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LA CONSOLATION PHILOSOPHIQUE, LIV. III. MB brûle les lèvres, quand on l’a bu, on n’en sent plus que la douceur. Mais si déjà, comme tu le dis, tu désires m’entendre, de quelle impatience ne serais-tu pas dévoré, si tu savais ou j’ai dessein de te conduire ? —· Ou donc ? demandai-je. — A la véritable félicité, dit-elle. Ton âme l’entrevoit comme à travers un rêve, mais tes yeux sont tellement fascinés par ses apparences, que tu ne peux la cont empler elle-même.’ Parle, repris-je alors, et montre-moi sans plus de retard cette véritable félicité. — Je le ferai volontiers pour l’ainour de toi, répondit-elle. Mais d’abord, essayerai de montrer et de déterminer les éléments de bonheur qui te sont} mieux connus ; cette revue une fois faite, tu pourras, en tournant les yeux du côté opposé, reconnaître l’iniage de la véritable béatitude.

II

Avant d’ensemencer un terrain en jacbèrc, · Il faut porter la serpe au milieu des buissons, Extirper la fougère, arracher les ebardons ; A ce prix seul Cérès peut féconder la terre. Le miel paraît plus doux après l’absintbe amère ; Et lorsque le Notus inondant les sillons A cessé de rouler ses bruyants tourbillons, Du ciel rasséréné plus pure est la lumière. Du brillant Lucifer l’étoile Si peine luit Que Phébus, accourant sur les pas de la Nuit, -Dans les cieux empourprés lance son attelage ;,