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TA CONSOL.i\TION PHILOSOPHIQKÀE, LIV. Il. 103 rien, puisque Celui à qui on l’attribuait n’est plus rien lui-même. Si au contraire une âme, pure et sans reproche, est affranchie enfin de ses liens terrestres, et s’élance libre vers le firmament, ne méprisera-t-elle pas toutes les choses de la terre, elle qui, dans les délices du ciel, se réjouit d’en être délivrée ? XIV

Des héros immortels tu veux suivre la tracel La gloire est le premier des biensl Soitl compare la terre et son étroit espace Aux vastes champs aériens !

Le nom le plus fameux, du céleste royaume A-t-il jamais franchi le seuil ? Il n’emplit même pas votre globe, — un atome C’est peu de bruit pour tant d’orgueil Trop de fierté sied mal à la misère humaine : En vain indigné de tes fers

Tu frémis sous lejoug, il faut porter ta chaîne Je veux que par tout l’univers

Ton nom retentissant vole de bouche en bouche, Que les plus éclatants honneurs illustrent ta maison : dans son dédain farouche La mort se rit de vos grandeurs. Sa main nivelle tout, et le même naufrage Attend le pâtre et le héros.

Noble Fabricius, qui sait sur quel rivage Beposent aujourd’hui tes os ?

Et Brutus, et Caton, que devient leur mémoire ? Quelques lignes dfun sens douteux, Un nom sur une pierre.... est-ce donc là la gloire ?