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LA CONSOT, A’[’lON PHILOSOP[llQUIC, LIV. Il. ’]U’] deux fractions de temps à sa durée déterminée, et si le moment lui-même nlest presque rien, encore est-ce une quantité appréciable. Mais ce nombre de dix mille années, multiplié autant de fois qulon le voudra, ne peut pas même être mis en comparaison avec une durée qui ne doit jamais finir. Car si llon peut comparer les choses finies entre elles, il n’y a pas de rapprochement possible entre ce qui est fini et ce qui ne l’est point. Il suit de là que la durée d’un nom, prolongée aussi longtemps qi.1°on voudra, si on réfléchit au gouffre inépuisable de l’éternité, paraîtra, non pas mesquine, mais absolument nulle. Et cependant les applaudissements du peuple, de vaines rumeurs, voilà le but unique de vos belles actions, et sans nul souci de l’approbation bien autrement précieuse de la conscience et de la vertu, c’est aux misérables discours de la foule que vous demandez votre récompense. Apprends comment cette ridicule vanité fut un jour Vobjet d’une plaisante raillerie. Un quidam, ayant insolemment apostrophé un personnage qui, beaucoup moins pour s’obliger à la vertu que pour satisfaire une vaine gloriole, s’était, sans aucun droit, affublé du nom de philosophe, avait ajouté qu’on verrait bien s’il était philosophe à la douceur et à la patience qu’il opposerait aux injures. Le faux sage fit pendant quelque temps bonne contenance, puis, comme tout fier des outrages qu’il avait reçus : « A cette heure, dit-il, reconanais-tu queje suis philosophe ? >> Alorsl’autre le mordant plus serré : « Je Vaurais reconnu, dit-il, si tu avais continué à te taire. »

Au demeurant, qu’importe aux hommes dlélite (car il siagit d’eux uniquement) qui recherchent la gloire par la vertu, que leur importe, dis-je, si la renommée s’occupe d’eux lorsque leur corps a été dissous par la mort ? Si en effet (ce que nos principes défendent de croire) les hommes meurent tout entiers, la gloire n’est plus -2 DT

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