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LA CONSOLATION PUILOSOPIIIQUIÉ, LI\. Il. G3 Ãl’égorgeant d’or voyez l’âpre avarice : Sa gueule encor s’onvre et rugitl

Quel frein pourrait de cet ignoble vice Dompter le féroce appétit ?

l’enseveli dans ta vaste opulence,

Portes-tu plus loin tes souhaits ?

Va, tu mourras, riche, dans l’indigence : Si tu te crois pauvre, tu l’es.

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Si, pour sa justification, la Fortune te tenait un pareil langage, tu nlaurais certainement rien à lui répondre. Ou si tu peux alléguer quelque bonne raison à l’appui de ta plainte, parle, je tlen donne congé. >> Alors moi : « Je conviens, dis-je, que tes paroles sont spécieuses, et comme imprégnées du doux miel de la Rhétorique et de la Musique ; aussi longtemps qulon les entend, on est sous le charme. Mais pour un malheureux le sentiment de son malheur est plus pénétrant encore. Aussi, dès que cette harmonie a cessé de résonner à mon oreille, le chagrin que nourrit mon cœur reprend le dessus. — Cela est vrai, dit-elle. Aussi bien, ces expédients n’ont pas pour but de te guérir : la douleur est trop vive encore pour supporter le remède : il slagit seulement de l’engourdir. Quant aux agents assez actifs pour pénétrer jusqu’au siège du mal, lorsqu’il en sera temps, j’y aurai recours. Cependant, il ne faut pas que tu te fasses mal à propos misérable. As-tu donc oublié tous tes bonheurs, leur nombre et leur nature ? Je ne dirai rien de la protection qulaprès la mort de ton père tu