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LA (ÃONSOIÀATION PHILOSOPll[QUE, LIV. H. Cl il allait périr dans les flammes d’un bûcher, quand, par la faveur du Ciel, un orage lui sauva la vie. Est-ce que tu as oublié Paul-Émile, payant à l’infortune du roi er Persée, son prisonnier, le pieux tribut de ses larmes É) tr Et les lamentations des tragédies l déplorent-elles autre u chose que les coups aveugles portés par la Fortune à la «< félicité des rois ? N’as-tu pas appris, dans ton enfance, d’histoire des deux tonneaux remplis, l’un de maux, l’autre de biens, et placés à l’entrée du séjour de Jupiter2 ? Qu’as-tu à dire si c’est dans le tonneau des biens que tu as puisé le plus largement ? si je ne t’ai pas en- A fièrement abandonné ? si mon inconstance même peut u te faire espérer un meilleur sort ?Quoi qu’il en soit, ne te laisse pas consumer par le chagrin, et puisque tu vis dans un royaume ou la loi est la même pour tous, ne réclame pas de privilège. »

IV

Du bon Plutus la main inépuisable

Leur versàt-elle autant de biens

Que l’Océan roule de grains de sable, I Autant qu’aux champs aériens,

Lorsque la nuit a déployé ses voiles, Sur le fond obscurci des cieux

On voit briller de rayons et d’étoiles ; Les hommes toujours soucieux

N’en gémiraient pas moins de leur détresse, En vain Dieu, touché de leurs cris, Les comblerait d’honneurs et de richesse : Bien possédé n’a plus de prix.