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viii
INTRODUCTION.

maque, la géométrie d’Euclide sont entendues des Ausoniens, et le théologien Platon, le logicien Aristote, disputent dans la langue de Romulus. Que dis-je ? tu as rendu à la Sicile le mécanicien Archimède transformé en fils du Latium, et tous les arts et toutes les sciences que des hommes différents avaient donnés à la Grèce féconde, Rome les a reçus de toi seul, exposés dans sa langue nationale[1]. »

Quelque temps après, Clovis, dont Théodoric avait épousé la sœur Audeflède, ayant demandé à ce prince un joueur de harpe, le roi écrivit encore à Boèce : Le roi des Francs émerveillé de ce qu’on rapporte de nos banquets, nous a prié instamment de lui envoyer un joueur de harpe, et nous avons promis de le satisfaire, uniquement parce que nous savons ton expérience en fait de musique. C’est à toi qu’il appartient de choisir un habile homme, puisque tu as su t’élever jusqu’aux hauteurs inaccessibles de l’art… Il faut que ce joueur de harpe qu’on nous demande, et que tu dois choisir avec le plus grand soin, soit le meilleur de l’époque, car il aura, peu s’en faut, à

  1. {{lang|la| «…Hoc te, multa eruditione saginatum, ita nosse didicimus, ut artes, quas exercent vulgariter nescientes, in ipso disciplinarum fonte potaveris… Translationibus tuis Pythagoras musicus, Ptolemœus astronomes leguntur Italis ; Nicomachus arithmeticus, geometricus Euclides audiuntur Ausoniis ; Plato theologus, Aristoteles logicus Quirinali voce disceptant. Mechanicum etiam Archimedem Latialem Siculis reddidisti, et quascumque disciplinas vel artes fecunda Græcia per singulos viros edidit, te uno auctore, patrio sermone Roma suscepit. » (Cassiod., lib. I, ep. 43.)