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Cette charmante vierge à la mine un peu asiatique, aux grands yeux noirs en amande, aux sourcils gracieusement arqués, à la longue et soyeuse chevelure qui tombe en tresses épaisses sur ses blanches et larges épaules, j’ai déjà dit qu’elle se nommait Mirzala. Mais qu’est-ce que Mirzala ? Au premier aspect on voit qu’elle ne peut être la sœur naturelle de Politée, tant elles diffèrent dans leur air et leur complexion. Pour le moment, le secret de sa naissance ne lui est qu’imparfaitement révélé.

Environ quinze ans avant l’époque à laquelle commence cette narration, lors de la fin de la dernière guerre contre l’esclavage et la polygamie, tous les journaux de l’univers, en rendant compte de la prise de Babylone, parlèrent d’une jolie petite fille, encore à la mamelle, trouvée dans le harem du dernier des sultans de cet empire. Le père de Politée, le riche Pontarque,