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achevées, les autres hérissées d’échafaudages, de grues et de machines mues par des milliers d’hommes ; puis, plus loin, se découvre le port si ingénieusement creusé à l’aide de la nouvelle machine, et déjà couvert de bâtimens de toutes grandeurs, de tous pavillons.

Ceux qui ont joui du spectacle d’une ville ainsi vue comme la voient les oiseaux, se souviennent aussi du bruit confus qui s’élève de ces fourmilières d’hommes, et qui porte à l’oreille comme un vain et vague résultat de tant de mouvement. Ce mouvement, c’est en grande partie le travail, l’industrie ; c’est le matériel de la civilisation. Il y a encore d’autres bruits, ceux de la souffrance et de la joie ; mais la grande voix du travail les couvre, et c’est sans doute un bien.

Voilà ce qui s’offre aux sens et à la pensée des deux amies, tandis qu’elles pren-