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décrirai ni son costume, ni ses diverses attitudes, ni la manière dont il prenait du tabac. Il suffit que vous sachiez qu’il a quitté cette vie le 26 mai 1828, et qu’avant sa mort il a bien voulu me léguer ses manuscrits. C’était le seul et unique legs qui se trouvât dans son testament.

Ce témoignage de suprême confiance ne me surprit guère moins qu’il ne me flatta. Ce fut en recevant plusieurs énormes caisses qui contenaient mon héritage inattendu, et qui m’étaient expédiées par le Spread-Eagle office, que j’appris le passage du pauvre visionnaire italien dans un monde où il doit probablement avoir des notions plus exactes de l’avenir que celles qu’il s’est procurées dans celui-ci. Son legs devait toutefois me consoler. En effet le testateur m’autorisait à faire de ses papiers, et pour le bien de l’humanité, l’usage que bon me semblerait.

J’avoue cependant que je me trouvai