Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/46

Cette page a été validée par deux contributeurs.

pation, il avait montré dès l’enfance un penchant invincible à acquérir la connaissance de l’avenir. L’astrologie judiciaire, la chiromancie, la nécromancie, toutes les sciences occultes avaient eu part à ses études, et il n’avait rien épargné pour entrer en relation avec les personnes de l’Europe, et même des autres contrées, qui s’étaient adonnées à ces singulières spéculations. De longs voyages, une immense correspondance, une bibliothèque cabalistique la plus complète : tout cela n’avait pas laissé que de lui coûter cher. Il faut ajouter qu’il se proposait pour de si laborieux travaux un but assez noble pour faire excuser son extravagance aux yeux du monde. Constamment occupé du sort de sa belle patrie, si digne de figurer avec éclat parmi les nations, il s’était attaché à trouver un moyen de divination pour découvrir dans l’avenir de plus hautes destinées à cette ferre fameuse.