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mais non ce qui pouvait révéler mon plan. Et là-dessus encore je m’endormais… Mais ce sommeil était un vrai cauchemar : je ne lisais pas la moindre phrase qui touchât à mon idée, qui en approchât tant soit peu, sans trembler qu’on n’attrapât cette pauvre idée et qu’on ne la mît à profit avant moi. Le seul mot d’avenir me faisait frissonner. Cet état était intolérable ; s’il eût continué, je serais mort de mon livre rentré. Entre des frayeurs continues et une paresse peu ordinaire, je viens de prendre un parti violent…, la paresse a été vaincue (tant pis pour le public ! dira-t-on), et le livre a été écrit dans une vingtaine de jours. Le temps ne fait rien à l’affaire.

Je ne crois pas qu’on puisse faire plus candidement sa confession littéraire : c’est un petit bout d’étude sur les tribulations d’un paresseux qui, s’il ne fait rien, n’est pas du moins comme le chien du jardinier, et se plaît à rendre justice à ceux qui font à sa place ; toutefois, il ne voudrait pas tomber trop complètement dans l’oubli. C’est aussi une explication et une excuse que je devais pour la publication incomplète de cet ouvrage, auquel il manque évidemment une seconde partie.

Je demande pardon d’avoir parlé si longuement de choses fort indifférentes au lecteur.

Sur le Magnétisme.

Il n’est peut-être pas inutile de donner quelques explications sur le magnétisme aux lecteurs qui ne l’ont pas étudié. Voici ce que je publiais sur ce sujet, en 1829 ; il y avait alors une sorte de courage, car les plaisanteries d’Hoffmann (du Journal des Débats) avaient encore l’autorité de chose jugée ; aussi, quelques jours après cette publication, eus-je l’avantage de lire dans une feuille périodique que je n’avais pas écrit cela sérieusement, ou sinon que ma raison était en grand péril.

« Les phénomènes extraordinaires produits principalement sur la matière organique et sur l’ordre moral par l’influence connue sous le nom de magnétisme animal, ne peuvent plus être révoqués en doute que par