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ne faudra-t-il pas les visiter ? Et ces aériennes qui ont imaginé de soumettre tout de bon le sexe masculin à un esclavage analogue à celui que leur sexe subissait chez les despotes d’Asie, qu’en dira-t-on ? Et Philomaque, comme un autre Thésée, ne voudra-t-il pas séduire la reine de ces nouvelles Amazones ? Et lui-même passera-t-il pour l’Ante-Christ ? Et se livrera-t-on quelque grande bataille atmosphérique ? Et la civilisation triomphera-t-elle des barbares ? Et le petit Jules, que deviendra-t-il ? Dans un autre temps la flatterie poétique prétendit qu’un petit Iule fut la tige des Césars ; est-ce qu’il y aura encore des Césars ? Oh ! pour cela, vous en demandez trop ; plus que je n’en saurai peut-être avec mes manuscrits. Mais après tout, ces questions que je m’imagine entendre, me flattent infiniment, et j’y répondrai de mon mieux dans un autre moment. Enfin, à ceux qui auraient la bonté de désirer dans la narration le sérieux des auteurs sincères qui croient à ce qu’ils disent, je promets d’être aussi sérieux qu’on peut l’être quand on fait le prophète et l’augure.

Si, par malheur, je ne pouvais accomplir ces promesses, alors il faudrait inscrire à la fin de ce volume la phrase finale ordinaire des articles de journaux sur la politique européenne et sur les événemens de l’orient : l’avenir nous apprendra, etc.