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s’est contenté, pour plaire aux pieux Tartares du Tubet, du titre de Koutouchtou ou divinité humaine du second rang, après le Dalaï-lama. De même, lorsque, pendant un instant, il fut en son pouvoir de prendre pour lui le trône impérial de la Chine et le titre de fils du ciel, il aima mieux y rétablir un rejeton de l’ancienne dynastie. Habile à s’emparer des idées populaires, il s’est fait regarder comme réservé à de plus hautes destinées. Enfin, parmi ces races nomades, où les filiations militaires sont le plus grand des lustres, ce qui impose le plus aux imaginations, c’est la croyance généralement répandue, que Philomaque descend de Tchinnguis ou Gengis-Khan, du grand czar Pierre de Russie, et de Nboloun, nom sous lequel s’est perpétuée chez eux l’immense renommée de Napoléon. Il est donc pour les diverses tribus mongoles, soit Khalkas, soit Eleuths, Soongors ou Kalmouques, comme pour les Mandchous eux-mêmes, le Tzagan Khan