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songer un moment à accepter le nom d’un homme artisan de sa puissance et de sa fortune.

» Le parloir du monastère de Sainte Hélène, comme on sait, n’est point sévèrement fermé aux visites ; il est même plus accessible aux jeunes hommes de haute naissance qu’il ne conviendrait pour l’austérité religieuse. J’y vis un jour le prince Nadir-Khan, plus connu sous le nom européen d’Alexandre III, chef des Tartares Usbecks ; ma vue fit sur lui une assez forte impression pour que, peu de temps après notre première connaissance, il me demandât en mariage. J’avoue que l’extrême distinction de ses manières m’avait trop favorablement prévenue pour que je pusse refuser. Libre de mes actions, je le suivis en Boukharie. Mais, peu de temps après notre union, il périt dans une campagne désastreuse, où il avait entrepris la conquête du Pénd-Jâb et de Kachmyr. Je