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dans ses bras avec une tendresse convulsive et des sanglots entrecoupés, elle commence bientôt à défaillir. Philirène, presque aussi attendri que surpris d’une scène aussi inexplicable pour lui, se rapproche des carreaux, l’y pose doucement, et une abondance de larmes se frayant un passage à travers les paupières de la malade, elle dit d’une voix affaissée : Ah ! que ces larmes me font de bien, depuis plus de trente ans que je ne pouvais les répandre !

Je ne sais pourquoi j’ai représenté Philirène comme un être presque insensible et incapable de grandes émotions. Peut-être ne sent-il pas aussi vivement qu’un autre ; mais il est si peu étranger à la sympathie, il mérite si peu d’être comparé au milieu des commotions nerveuses, à ces isoloirs vitreux, à l’aide desquels les physiciens touchent impunément les corps chargés de la plus terrible dose d’électricité, que sans sa-