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est qu’il ne soit pas de ce genre qu’on a cultivé de tout temps, mais qu’on n’a pas encore pris la peine de définir ; je veux dire du genre ennuyeux. Il a du moins une chance, c’est de sauver l’ennui par la bizarrerie. S’il était bien sérieux, il eût fallu le faire plus long ; mais il eût couru le risque de l’être beaucoup trop. S’il n’est qu’une plaisanterie, au moins ne dure-t-elle pas longtemps.

En attendant, l’épopée de l’avenir reste à faire : j’espère bien qu’un autre que moi s’en chargera. Dans ce vaste empire littéraire, il y a largement place pour un Moïse, un Homère, un Dante, un Arioste, un Shakspeare et même un Rabelais. Grand et heureux qui en sera le Moïse ou l’Homère : il sera à la fois le prophète, le poète, le moraliste, le législateur et l’artiste des générations futures. Au point où en sont les esprits, on dirait qu’il manque une seconde Bible, celle qui racontera l’avenir.

Pour le moment, la question est de savoir si,