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santes centralités vivantes des races humaines, que la terre, d’un commun accord, saluait du titre de grands hommes ? Napoléon aura-t-il fermé la liste de ces gigantesques noms qui absorbaient toutes les gloires de ce monde, et verrons-nous désormais l’humanité marcher comme une multitude sans nom ?

Croyez-vous, messieurs, que ce ne fût pas un beau spectacle, que ces immenses masses d’hommes se mouvant sous l’empire d’une seule volonté, au signal d’un seul doigt, et sacrifiant leur liberté, leur pensée, leur vie avec une si complète abnégation ? Croyez-vous que l’humanité se rappetissât, comme disent nos utilistes et nos démocrates, quand elle se livrait à ce noble enthousiasme pour ses chefs, quand elle les suivait avec une confiance si absolue, si aveugle, si fanatique, si vous voulez ? ah ! c’est plutôt l’égalité démocratique et l’égoïsme indus-