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Cette initiative lui appartenait à tous égards, car on ne pouvait nier qu’elle ne fut la première aristocratie de l’Europe, celle dont les titres étaient les plus authentiques, celle qui avait joué le rôle politique le plus glorieux.

Les autres aristocraties n’ont pas manqué de suivre son exemple et de se grouper autour d’elle. Mais les lois de partage des successions ont rendu si impossible la conservation des grandes fortunes dans les familles, que si ces associations ne se fussent pas sans cesse recrutées dans ce qu’on appelait alors la bourgeoisie, elles eussent fini avec le temps par se réduire à un très-petit nombre d’individus. Rien n’est plus facile à concevoir. Dès le siècle de Louis XIV, à une époque où les biens de la noblesse se transmettaient intégralement aux aînés, on avait remarqué que sur dix familles d’épée (ce qui était la seule noblesse féo-