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retombant de la civilisation à la barbarie, pour ne pas parler des pessimistes moins nombreux qui vont jusqu’à penser que tout, hommes et choses, se détériore de jour en jour ; que les races, par exemple, sont moins belles qu’alors qu’elles étaient plus rapprochées de leur type primitif ; que les fleuves sont moins beaux depuis que la canalisation leur a fait quelques saignées ; que les montagnes ne lèvent plus une tête aussi fière, et que les poires et les pêches sont moins bonnes quoique plus grosses ; en dépit, dis-je, de ces tristes systèmes, le progrès existe et continue : cela éclate comme le jour.

Ainsi n’est-ce pas une évidente amélioration politique et sociale, que les gouvernemens aient tous renoncé à leurs armées de terre et de mer ; que les impôts se soient presque réduits à des cotisations locales destinées à pourvoir aux dépenses administratives, sauf, dans les grandes agrégations