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principales littératures de l’Europe et de celle de la France. Il dit des choses assez raisonnables, notamment sur la littérature qui prédominait à une époque de la première moitié du dix-neuvième siècle.

« Je ne loue ni ne blâme, dit-il, cette littérature maladive, nerveuse et presque épileptique : je cherche seulement à l’expliquer. On voit que ces gens-là faisaient des efforts prodigieux pour retenir la poésie des temps intermédiaires qui semblait chassée par le positif de la civilisation. Pour la sauver, ils imaginaient de l’outrer, de l’enfler au-delà de toute mesure, d’en faire un Adamastor devant lequel le prosaïsme de la civilisation fut forcé de faire rebrousser ses vaisseaux ; ou bien, au milieu du relâchement dans les croyances et de la soif des jouissances matérielles, ils se laissaient aller à la corruption du temps et prostituaient la poésie encore pour la sauver. L’intention était