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talens, trop pour une simple villageoise, car je ne suis que cela, cher grand-père. J’ai dédaigné les jeunes gens qui auraient pu songer à moi, je les ai éloignés par un peu de hauteur ; j’ai eu tort, j’en serai peut-être punie. Oh ! de grâce ! ne me parlez pas de tout cela, quand je serai réveillée.

Le bon grand-père laisse encore dormir quelque temps sa petite-fille, puis la réveille à son retour d’une promenade dans l’enclos. Les voyageurs qui l’ont parcouru avec lui rentrent pour dîner. Leur hôte, par une discrétion d’homme bien élevé, n’a point troublé leur incognito, qui n’existe plus pour lui : toutefois, des égards plus marqués peuvent leur faire croire qu’on l’a pénétré. Le vieillard s’est borné à donner l’avis dont il était question tout à l’heure, à Philirène, qui, soupçonnant tout naturellement l’origine onirophantique de cette information, n’en est nullement étonné, et se dispose à la mettre à profit.