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jolies îles couvertes de saussaies en taillis dont la verdure tendre aux reflets argentés leur donne l’air de fragmens de tapis peluchés et soyeux ; puis la vaste prairie que bordent de longs rideaux de peupliers ; puis au loin la gente et bien assise ville de Saumur, comme dit la vieille chronique, ses beaux ponts, ses clochers, ses moulins à vent sur la hauteur, et son ancien château converti en une bruyante manufacture, ainsi que son ancien quartier de cavalerie, où l’on construisit, au siècle dernier, des chars de guerre à vapeur ; puis l’œil revient encore sur la Loire, toujours la Loire, qui coule si près du coteau qu’on croit la voir à ses pieds ; la Loire, jadis la plus capricieuse, la plus trompeuse des rivières de France, aujourd’hui devenue traitable et docile sans cesser d’être belle, et se laissant naviguer en toute saison, grâce aux patiens et immenses travaux qui ont dirigé son cours et creusé son lit. On y contemple toujours ces suites