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que ses rigueurs, ne jouissant que de ses bienfaits ?

— Voilà de ces exaltations bucoliques, comme en ont toujours eu les rois sur le trône, les citadins dans la ville et les généraux sur le champ de bataille.

— Soit, j’accepte la plaisanterie. Mais toujours est-il que voyant le trouble dans ma raison, j’ai interrogé ma conscience. Quoique celle-ci ne soit, peut-être, que le reflet des habitudes, des croyances morales au milieu desquelles nous vivons, je pense qu’elle doit être consultée de préférence à la raison, parce que tous nous devrions, en toute circonstance, accepter le jugement du tribunal de l’humanité, tandis que l’humanité ne consentirait jamais à ce que chaque individu n’acceptât que lui-même pour juge. J’ai donc fait ma conscience de la conscience du genre humain, et c’est à l’aide de ce guide que je tâtonne à travers