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bonté, mais qui ne serait pas toute puissance ? Cette loi, par laquelle le mal est la condition et le corrélatif nécessaire du bien physique et moral, porterait donc en elle-même le principe de son adoucissement progressif, ou, si vous voulez, une intelligence providentielle se chargerait de l’adoucir ? Ce ne sont que des hypothèses où la raison ne sait comment s’accrocher. Mais en supposant qu’elles donnent une explication, elles ne donnent point une satisfaction. Quand le mal relatif aura disparu, par une conséquence rigoureuse, le bien relatif disparaîtra aussi. Alors, me direz-vous, il y aura le bien absolu, ce bien que notre intelligence ne peut concevoir. Tant mieux, vous répondrai-je, pour ceux qui seront là ; mais le passé, le malheureux passé !

— Oh ! mon ami, est-ce que vous voulez aussi faire entrer votre découragement dans mon âme ? Non, heureusement ma foi me soutient.