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nir que dans le plus ou le moins, et plus j’y songe, plus je vois combien la dose importe peu au fond de la question. Que me fait à moi, qui voudrais avoir trouvé comme vous, comme tant d’autres braves gens, le bien absolu, soit religieux, soit philosophique, ce port où mon esprit ballotté et fatigué jeterait l’ancre ; que m’importe, dis-je, que nous venions à bout de rendre plus rares ou moins graves certains accidens, certains désordres, moins cuisantes certaines douleurs ? La maudite question du mal autour de laquelle les philosophes, les pères de l’Église ont tant tourné sans réussir à trouver une solution qui me satisfasse, reste toujours là désespérante.

L’antique et presque universelle tradition dogmatique que le christianisme continue pour le plus grand bien moral d’une portion considérable de l’humanité, afin d’en finir avec la question du mal, nous a annoncé la fin