avait son excuse pour le mal, et plus de mérite pour le bien.
— Moi, je dis que c’est abuser de la faculté de raisonner que d’ôter ainsi à l’humanité jusqu’aux mérites de son amélioration.
— Eh bien ! j’accorde que le mal diminue ; j’ai la plus grande peine à croire qu’il disparaîtra. Cette supposition est contraire aux procédés de l’analogie qui n’admet que des termes semblables. Entre deux termes d’une progression il y a analogie ; mais entre une somme de mal, quelque petite qu’elle soit, et sa disparition radicale, il n’y en a pas. Il y a l’abîme qui se trouve entre un rapport et l’absolu. J’avoue que c’est un peu subtil ; mais quand des subtilités répondent à des hypothèses, je ne vois pas qui a le droit de se plaindre. Si donc nous ne pouvons que diminuer la somme du mal, il n’y a de différence entre le passé et l’ave-