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Telle est donc, au premier aspect, l’apparence de Philirène, qui, je le crains bien, ne réussira guère auprès de mes belles lectrices : mais que cela ne les décourage pas trop ; en revanche elles auront Philomaque.

La constitution délicate de Philirène, tout-à-fait incompatible avec les proportions héroïques, ne l’est pourtant pas avec les formes sveltes et élégantes. Sa physionomie, spirituellement expressive, est ordinairement empreinte de cette mélancolie qui ne messied point à des traits nobles et fins. Toutefois, son sourire manque parfois de charme, parce qu’il ne semble pas le reflet d’une âme reposée dans une conviction quelconque ; on y trouve plus de bienveillance que de sympathie, et l’on y cherche en vain l’indice d’un cœur content qui a de vifs élans, et dont les battemens sont larges et aisés. Ses yeux, qui se font remarquer tout d’abord par leur singulière clair-