couleurs. Sous l’empire de cette croyance que j’appellerais péjoriste, on plaçait l’âge d’or au berceau de l’humanité, et l’âge de fer à son lit de mort ; on rêvait les fins du monde et le dernier homme.
Quand le progrès vers le mieux, résultat éclatant de la comparaison de plusieurs termes de notre histoire, a été accepté à son tour comme une croyance que j’appellerais mélioriste, et qui semble peu à peu supplanter l’ancienne, l’avenir s’est offert aux imaginations tout resplendissant de lumière. Le progrès, conçu comme loi de la vie de l’humanité, est devenu à la fois une claire démonstration et une sainte manifestation de la Providence. Il était impossible qu’une si noble et si grande idée pénétrant les esprits peu à peu depuis un demi-siècle, et les illuminant surtout depuis quelques années qu’elle a été proclamée avec une assurance dogmatique et un poétique enthousiasme, il était impossible qu’elle ne fît pas éclore des religions et des utopies. Aussi n’en