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tion peu méritée, en ne leur donnant que le droit de voter sans voix consultative. Depuis qu’on leur a accordé la parole, il faut convenir, n’en déplaise aux vulgaires et mauvais plaisans, qu’elles n’en ont point abusé, et que les discussions n’ont point été alongées par des orateurs plus bavards que ceux qui ont, de tout temps, pris à tâche de tempérer par l’ennui ce qu’il peut y avoir d’irritant dans les luttes délibératives.

Somme toute, à examiner ce que Centropolis réunissait de science, de vertu et de talent, on est fondé à penser que les sectes philosophiques, politiques ou religieuses, qui ont proscrit le mode électif comme un mauvais instrument pour mettre les capacités en lumière, se trompaient, malgré de nombreux exemples à l’appui de leur système. Il est plus que douteux que la voie hiérarchique, l’élection de haut en bas, pût produire des résultats aussi satisfai-