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Les perfectionnemens merveilleux qui, depuis deux siècles, ont donné à la faculté locomotive de l’homme la plus haute extension qu’elle puisse atteindre, selon toute apparence, ont produit de singuliers effets sur la constitution physique et sur l’état moral du genre humain.

D’une part, le croisement des races, le mélange des nations, se sont effectués de plus en plus profondément ; les types originaires des différentes variétés de l’espèce se sont de plus en plus effacés ; les langues se sont rapprochées, et quelques-unes ont à peu près disparu ; les passions, les croyances, les individualités des peuples, ne se trouvent plus guère que dans l’histoire, et le mot de nationalité commence à n’avoir plus qu’une vague signification.

D’autre part, la mobilité, l’inquiétude, européennes, se sont donné ample carrière