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sous les rênes aussi aisément que le coup de fouet d’un cocher rangeait deux chevaux normands devant la voiture d’un bourgeois de Paris.

Politée monte dans le char avec son fils qu’elle enveloppe de sa pelisse de duvet d’autruche à cause de la fraîcheur du matin ; le noir conducteur pousse un léger sifflement, et les lions impatiens de dévorer l’espace s’élancent au galop.

Pendant ce temps, madame Charlotte qui avait amené le petit Jules à sa mère, le regarde partir non sans inquiétude du haut du perron de vert antique, et pousse un soupir de dépit, pensant avec quelque humeur que la petite fille d’un ingénieur-mécanicien, et la fille d’un négociant, se fait traîner dans un équipage, tel que ses augustes aïeux à elle-même n’auraient pu en avoir de semblable ; équipage même supérieur à celui de la déesse Cérès qui, dans la