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elle fait lever son fils pour une promenade matinale, dont on se procure souvent le plaisir dans ce brûlant climat, et ordonne qu’on mette les jeunes lions à un char découvert, modeste et sans dorure.

On connaît la douceur et la docilité de ces attelages, quand ils sont bien apprivoisés : ils n’offrent pas le moindre danger et n’ont guère d’autre inconvénient que d’être infiniment plus chers que les plus beaux chevaux arabes, ce qui les met peu à la portée des fortunes ordinaires.

Le fascinateur éthiopien qui a dompté les quatre lionceaux de la fondatrice, et peut seul les conduire avec toute sûreté, les amène tranquillement de l’écurie, leur pince le museau en se jouant ; puis quand ils donnent des marques d’une trop vive excitation, il leur fait entendre sa grosse voix, et lance dans leurs yeux un terrible regard qui les fait trembler, et les range