Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/115

Cette page a été validée par deux contributeurs.

les efforts, les supplications et les pleurs de celle-ci, et grimpent lestement les échelles de soie avec leur fardeau. Mirzala est déposée mollement dans le corbeau, sur un lit de feuilles de roses fraîches, cueillies en Sicile, et tous les soins lui sont prodigués, tandis que les ailes noires se replient, s’ébattent, et donnent l’essor à la machine, qui, attirée par une longue corde vers le grand aérostat, ne tarde pas à le rejoindre.

On conçoit aisément dans quel profond chagrin Politée regagne toute seule sa résidence de la villa d’Annibale, tandis que la fille inconnue s’enfuit à toutes jambes vers la mer.

Il est clair maintenant qu’elle a été dupe d’une supercherie, et sa sœur victime d’une trahison. Elle déplore, quand il n’en est plus temps, la négligence de l’observatoire astronomique et de sécurité de Carthage qui aurait dû signaler un aérostat de guerre