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À peine les deux belles sœurs avaient-elles eu le temps de faire cette remarque, une demi-douzaine d’échelles de soie sont mises hors le corbeau, avec un lest qui les arrête chacune sur le sol, et dix ou douze sveltes et agiles personnes, qu’à leur tournure et à leur son de voix, on ne peut guère prendre pour des hommes, en descendent avec une merveilleuse légèreté. On distingue aisément leur tunique de mousseline d’une blancheur éblouissante, et qui se termine en patalon attaché sous les malléoles à la façon des Indiens. Un vaste turban de gaze bleu céleste, une large ceinture de tissu d’émail de même couleur à franches d’argent, serrant bien les tailles les plus fines, des colliers de turquoises et des petites babouches de satin bleu, ornées de saphirs, complètent un costume aussi élégant que simple, auquel Mirzala et Politée ne songent pas beaucoup à accorder l’attention qu’il mérite, parce qu’elles ont