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vous dédiant cet ouvrage, je ne fais que vous restituer ce qui vous appartient (pour me servir d’une phrase qui ne vous appartient pas moins).

Vous voyez que je ne suis pas de ces gens inconsidérés, qui, tournant incessamment leurs regards vers l’Eden ou le Dorado des siècles futurs, vous prodiguent le blâme et l’insulte, comme s’il avait dépendu de vous de valoir mieux que vous n’avez valu, vous, pauvre victime immolée à la loi du progrès, vous dont les infortunées générations ont servi très-douloureusement de marche-pied à l’élévation et au perfectionnement de celles qui les ont suivies.

Il est vrai que dans d’autres temps on avait tort de vous louer comme l’apogée de