Page:Bodin - Le Roman de l’avenir.djvu/107

Cette page a été validée par deux contributeurs.

voir leurs maisons de campagne, de printemps, sur les rivages de l’Afrique, on en ait construit dans les environs de Carthage un si grand nombre, qui rivalisent avec celles d’Alger, d’Hippone, d’Oran et de Tripoli.

Quelque peu de talent descriptif que j’aie reçu de la nature, j’aurais assez envie de peindre la nuit étendant ses voiles, comme on dit toujours, sur la jeune cité de Carthage, dont les clochers et les minarets se détachent en ombres noires et pointues sur les derniers plans de l’horizon ; et là je montrerais la Méditerranée retenant encore un reste de lumière, comme si le soleil ne pouvait se résoudre à la quitter. Mais le plus grand nombre des lecteurs aimera autant que je dise tout simplement qu’il fait nuit ; et comme je suis d’ordinaire le très-humble serviteur des majorités, attendu que c’est souvent le seul moyen de se déci-