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sûreté de la pensée. Le métier est inégal, comme c’est le fait de presque tous les artistes qui n’ont pas une âme de virtuose, et à qui il est plus aisé d’écrire quelquefois très bien quand la passion leur dicte, que d’écrire bien toujours. Le style de Mademoiselle Bodève, le plus souvent net et ferme, procédant d’ordinaire par périodes assez larges, curieusement coupées en petites phrases alertes, qui courent par petits pas précipités, comme les ouvrières qu’elles décrivent, — est quelquefois alourdi et gêné, et se sent des incorrections du parler familier. Il serait trop facile de relever certains défauts, que l’auteur saura peu à peu corriger, d’elle-même : ce serait le fait d’une critique myope et sans générosité, plus occupée d’établir sa supériorité que celle des œuvres qu’elle étudie. Il faut noter d’ailleurs que Mademoiselle Bodève, dont l’instruction a été presque exclusivement scientifique, sacrifie, dans ses livres, non sans excès parfois, la beauté à la vérité. C’est à celle-ci qu’elle réserve toute son ardeur d’amour et son culte passionné :

« Vérité, une et infinie, qui n’existes que pour qui te cherche et te dérobes à qui te tient… Toutes les âmes, celles qui te chéris-