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C’est à l’instigation de Boccace aussi que la seigneurie de Florence décida de rendre à Pétrarque, fils de proscrit, son patrimoine confisqué et de l’engager à venir diriger l’école de cette ville. L’auteur du Décaméron fut chargé de transmettre au savant latiniste les vœux des Florentins. Rendre visite à Pétrarque était pour Boccace une des plus vives joies de sa vie. Il eut plusieurs fois cet honneur et, à chaque visite, il sentait davantage le prix d’une amitié si rare. C’est sur le conseil du poète des Triomphes que Boccace se rendit à Venise pour engager l’helléniste Léonce Pilate à s’établir à Florence comme professeur de grec. Et durant son séjour en Toscane, Pilate expliqua et traduisit Homère.

Après avoir entrepris de nombreux voyages au service de la chose publique ou pour l’amour des belles-lettres, Boccace se retira à Certaldo dans sa maison tranquille et pleine de livres. C’est là qu’il attendit la mort. Il eut le regret de survivre à Pétrarque qui, pour lui donner un dernier témoignage d’estime, l’avait couché sur son testament. L’auteur du Décaméron fut longtemps malade ; avant de le frapper, la mort le soumit aux plus dures épreuves. Sa lettre à François de Brossano, gendre de Pétrarque, auquel il exprime le deuil dont l’emplit le décès de son grand ami, nous fait saisir de poignante façon ce qu’ont dû être les derniers jours de cet homme d’une si exceptionnelle et si touchante simplicité. Il trépassa le 21 décembre 1375.

Le Décaméron a eu, dès son apparition, un succès considérable. Il a tout de suite trouvé des partisans et des censeurs. Et l’auteur lui-même semble avoir été successivement l’ami et l’ennemi de son livre. Le choc des opinions autour de ses récits a maintenu en éveil, durant des siècles, la curiosité