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Neuvième journée


NOUVELLE PREMIÈRE LES AMANTS ÉCONDUITS

Il y eut jadis à Pistoie une veuve charmante, que deux Florentins, bannis de leur patrie et retirés dans cette ville, aimaient avec transport, sans qu’ils se fussent communiqué le secret de leur cœur. L’un se nommait Rinuce Palermin, et l’autre Alexandre Clermontois. La dame se nommait Françoise de Lazares. Tous deux, chacun de son côté, et dans le plus grand mystère, avaient tout tenté pour attendrir leur commune maîtresse. Celle-ci, quoique sans amour, mais lassée de leurs messages continuels et fatiguée de leurs prières, avait enfin daigné ouvrir l’oreille à l’un et à l’autre. Cette complaisance n’était peut-être pas trop conforme aux règles de l’honnêteté ; du moins le crut-elle ainsi, et elle voulut expier son étourderie, coupable ou non, en expulsant enfin