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à lui et le caressa à sa manière. Le père le prit dans ses bras en pleurant de tendresse, et ne se lassait point de le baiser, ni de remercier le charitable compère qui l’avait guéri.

Le compagnon de frère Renaut, qui avait déjà enseigné à la jeune servante, non pas une seule, mais au moins quatre patenôtres, et qui lui avait fait présent d’une bourse de soie qu’il avait reçue d’une nonnain, n’eut pas plutôt entendu le mari, qu’il sortit du grenier et vint sur la pointe des pieds se mettre dans un endroit d’où il pouvait voir et entendre parfaitement ce qu’on faisait. Quand il vit que tout s’était bien passé, il entra dans la chambre en disant : « Frère Renaut, j’ai dit en entier les quatre oraisons dont vous m’avez chargé. — Tu as bien fait, mon cher confrère, et j’admire la force de ton haleine. Je voudrais en avoir une aussi bonne ; car je n’en avais encore dit que deux lorsque mon compère est arrivé. Mais le ciel a eu égard à ta peine et à la mienne, et a guéri l’enfant à ma grande satisfaction. » Le bon cocu fit aussitôt apporter du