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de sa femme. Ses concitoyens, bien loin de le plaindre, se faisaient un plaisir de se moquer de lui. S’il allait quelque part, ou qu’on allât chez lui pour des affaires, on débutait toujours par lui dire : Le méchant trou, monsieur le juge, ne veut point de fête. Ces railleries augmentèrent si fort son chagrin, qu’il mourut quelque temps après.

Le bon Pagamin ne fut pas plutôt instruit de sa mort que, connaissant toute la tendresse que la dame avait pour lui, il se détermina à l’épouser. Le sacrement n’apporta aucun changement à leur manière de vivre. Ils travaillèrent et bêchèrent le petit jardin tant qu’ils eurent de forces, et menèrent joyeuse vie, sans jamais observer ni fête, ni vigile, ni carême.