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monsieur Beyer, et Orel, viendra lui à Riesenbourg. « C’est bien ! mais jusque là sois bien appliqué en classe, lui répondit son père, qui voulait laisser à son fils la liberté de choisir sa vocation. »

Arrivèrent bientôt aussi les chers amis du nouvel arrivant, pour le saluer, le meûnier et le chasseur. Il en régna donc plus de gaieté encore dans la petite maison. On vit aussi Sultan et Tyrl s’élancer comme transportés d’une joie sauvage qui ne leur était point habituelle au-devant d’Hector, comme pour lui communiquer la nouvelle. Leur maître les avait toujours aimés, et ils n’avaient plus renoué connaissance avec le fouet depuis le jour où ils avaient tué les canards ; et toutes les fois qu’ils revoyaient leur maître, ils en recevaient des caresses sur la tête.

En les voyant si joyeux graud’mère fit la réflexion que les animaux discernent parfaitement bien quand on leur veut du bien, et qu’ils s’en souviennent bien.

« Et la comtesse, est-elle complètement rétablie ? » demanda la femme du chasseur qui était aussi arrivée pour complimenter l’ami de son mari. »

« On dit qu’elle l’est ; mais je pense qu’elle ne l’est pas. Il faut qu’elle ait quelque chagrin. Elle a été toujours fort délicate, mais à présent elle n’a plus que le souffle, et ses regards sont déjà comme éteints. Je pleurerais bien quand je la vois ; pour moi c’est un ange. Madame la princesse en est toute chagrine, et depuis que sa fille adoptive est tombée malade, les divertissements ont cessé dans la maison. Juste avant de tomber malade elle