Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
85
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

le flirt recommençait. Neuf à l’amour malgré ses précédentes conquêtes, Jacques souffrait.

Un jour qu’ils étaient seuls dans le petit salon de l’Hôtel des Chutes, Gilbert dit à Villodin :

— Ne penses-tu pas, Jacques, qu’il est temps de revoir la France ?

Il eut une grimace de contrariété.

— Bah ! Je ne vois rien qui presse, répondit-il. Mes parents n’ont pas écrit ; de plus les trois années qui nous ont été accordées n’expirent que dans cinq mois.

— Soit ; mais conviens que nous ne faisons pas grand’chose d’utile ici et puis l’hiver approche, l’hiver canadien, 30 degrés au-dessous de zéro, des peaux d’ours de 40 livres sur le dos et des glaçons pendus au nez… Brrr !

— Gilbert, tu te fais une fausse opinion de l’hiver au Canada. J’entendais dire récemment que cette saison ramène une foule de sports et de plaisirs qui restent oubliés pendant l’été ; le patinage, le hockey, les promenades en raquettes, les glissades en toboggan dans les montagnes. De plus j’imagine que ces grands fleuves de glace, ces immensités couvertes de neige doivent être d’un effet grandiose, avoir un cachet décora-