Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/69

Cette page a été validée par deux contributeurs.
70
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

évident que le flirt lui déplaît ! Je ne suis qu’un sot et un maladroit !

Tout en soliloquant ainsi, il prit des résolutions sages pour l’avenir.

Gilbert dessinait toujours. Il acheva son paysage en estompant quelques ombres avec le pouce puis ayant regardé son travail à distance, il dit :

— Rentrons à l’hôtel. Nous aurons dans une heure un brouillard à ne plus retrouver la terre !

— Rentrons, acquiesça Jacques indifférent.

En traversant la place de l’église, ils aperçurent Henri Chesnaye et William qui venaient en sens inverse. Ils échangèrent quelques mots :

— Nous vous verrons dimanche, messieurs, chez Melle Carlier ? demanda Henri.

— Dimanche ?… interrogea Villodin avec une vivacité qui surprit les trois autres.

— Eh bien oui, dimanche, fit Henri. Au fait, je crois que vous n’êtes pas encore au courant de nos coutumes canadiennes. Il est d’usage, messieurs, quand on a été reçu une première fois par une jeune fille, de lui faire une visite de politesse au cours de l’après-midi ou de la soirée du dimanche suivant.

— Nous vous remercions, monsieur Chesnaye,