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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

avoir fait tourner le rond du tabouret avec le bout de l’index, promena ses doigts légers sur les touches.

Georges, un des invités, fit entendre une de ces jolies romances mélancoliques qui disent l’Adieu du printemps, la Mort du papillon et le Deuil de la rose.

Durant le chant une servante vint sans bruit déposer sur la table un plateau chargé de boissons fraîches et de petits gâteaux.

Jacques de Villodin, toujours à l’affût des glissades flirteuses et déjà oublieux du conseil qu’on venait de lui donner sous une cloche de verre pensa se venger de ses précédentes défaites en effleurant un peu les doigts de Marie-Anna quand elle lui présenta le plateau. Le sourire de la jeune fille s’éteignit.

On sonna.

Marie-Anna se dirigea vers la porte et revint peu après tenant familièrement par la main, un grand garçon châtain, d’aspect timide et doux, de tenue irréprochable.

— Alloh, Henri ! How are you ? s’écria William, le grand ami de Jeannette Manceau.

— Messieurs, je vous présente M. Henri Ches-