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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

cats dans l’harmonie de ses tons, la goutte tremblante à la pointe de la feuille a moins de transparence et de limpidité que l’éther lumineux sous lequel rêve l’Italie. Les poètes ont attendri les étoiles en leur criant sur toutes les lyres du Tendre qu’elles sont plus belles à Florence et à Naples que partout ailleurs. Après ce qu’en ont pensé Chateaubriand, Lamartine, Musset, Stendhal et d’autres que pourrais-je vous en dire ? Les moissonneurs sont passés, il ne reste plus que des glanes. S’il existe quelque chose de comparable à ce ciel c’est le regard mystérieux des filles blondes du Nord, c’est la prunelle de ces yeux changeants dans lesquels l’homme découvre comme un reflet des pensées amoureuses qui agitent l’âme de la femme, continua Villodin en la regardant avec une aimable insistance. Ah, ce regard, je l’ai vu, je le vois encore et croyez qu’à lui seul il représente pour moi une infinité d’Italies célestes ! J’ai découvert au Canada…

Villodin s’était tu. Marie-Anna le regardait, le rire au bord des lèvres, prêt à éclater ; elle sentait encore la glissade et ne pouvait se défendre