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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

voit apparaître des beautés resplendissantes. Je m’y applique depuis que je voyage. J’y ai gagné l’amour de la beauté vraie et un insatiable besoin de perfection. J’ai les mêmes exigences à l’égard des êtres que vis-à-vis des choses et il n’est rien que j’aime comme la vue d’un visage gracieux, d’une chevelure fine, de deux grands yeux noirs de…

— Un instant, fit Marie-Anna qui sentait la glissade. Je crois que nous nous égarons !…

Elle détourna la tête peut-être pour cacher le léger empourprement qui envahissait ses joues devant ce beau jeune homme si amoureux d’un visage gracieux, d’une chevelure fine et deux grands yeux noirs.

Tout en se tenant sur ses gardes, Marie-Anna prenait plaisir à ce jeu. Elle reprit :

— Parlez-moi encore de l’Italie, voulez-vous M. de Villodin ? On dit que le ciel est très beau dans ce pays ?

— C’est vrai, mademoiselle. Le ciel de ce pays est un monde dont les éléments insaisissables procurent au regard la sensation du plus doux des contacts. La flore terrestre a moins de variété dans ses couleurs, moins d’amalgames déli-