Page:Bluther - Marie-Anna la Canadienne, 1913.djvu/38

Cette page a été validée par deux contributeurs.
39
MARIE-ANNA LA CANADIENNE

mariage ce qui fait le charme vrai de la jeune fille : la pureté. Et c’est là ce que j’aime lire dans l’expression de leur visage, dans leurs yeux, dans leurs paroles…

— Je ne te savais pas si fin psychologue ! interrompit Gilbert.

Villodin eut un mouvement d’impatience.

— Ne pourras-tu jamais cesser de railler Gilbert ? Tu ne te plais qu’à exaspérer la raison ! Tu ne me savais pas si fin psychologue, dis-tu. Bien des remerciements, mon cher, pour m’appliquer cette qualité que je ne me soupçonnais pas moi-même. Mais je crois qu’il y a équivoque ; tu traites de psychologie cette inclinaison qui me porte vers la grâce féminine mais c’est tout simplement une tendance d’artiste avide d’idéal, un passe-temps de voyageur un peu blasé sur le paysage, un exercice reposant de la pensée et non pas une entreprise intéressée du cœur…

— Normandious ! Que tu parles bien après les orages ! s’exclama Gilbert, les yeux écarquillés d’admiration. Parole d’honneur, je donnerais ma ville natale à Jupiter pour qu’il me change en Canadienne blonde avec des yeux charmeurs, des lèvres prometteuses ; après une paire