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MARIE-ANNA LA CANADIENNE

sant ordinairement « ma mère » il avait mis un tel accent de tendresse que la pauvre femme en avait souri de bonheur.

Ils étaient donc partis de France pour s’instruire en voyageant. Ce fut l’aurore d’une vie nouvelle remplie d’imprévu et de liberté. Leurs aventures furent nombreuses car Jacques était souvent enclin à trop de largesses et Gilbert à trop de brusquerie. Pendant que Jacques filait le « dolce amor » au bras d’une Napolitaine, Gilbert se battait avec les autres soupirants de la belle qui l’accusaient d’avoir accaparé ses faveurs. Cette malencontreuse affaire faillit avoir des suites fatales et les deux voyageurs durent quitter précipitamment l’Italie.

Une aventure à peu près semblable arriva en Perse. Sur les prières de Jacques, une jolie Persane consentit à abaisser le voile qui cachait son visage, s’exposant ainsi à l’emprisonnement ou à la mort. Ayant cédé le premier jour, elle ne put refuser le lendemain devant de nouvelles instances et fut surprise par son seigneur. Il fut impossible de maîtriser le Persan qui ne voulait rien de moins que couper le séducteur en un certain nombre de morceaux. Jacques, lui aussi, voulait le